L’ORAL EN MATERNELLE

L’apprentissage du langage dans et par la communication

Entrer en communication, échanger, comprendre et réfléchir avec les autres

Le développement est progressif, quoique non linéaire et la variabilité individuelle est forte. Cette disparité est tout à fait naturelle, en fonction des progrès et du rythme de chacun et des conditions dans lesquelles l’enfant grandit.

Chez l’enfant comme chez l’adulte, on note également une différence importante entre la compréhension et la production : l’enfant comprend plus de mots qu’il n’en produit.

La communication :

Le langage se développe grâce à l’action fondamentale de l’environnement familier et du milieu social : la communication et les échanges avec différents interlocuteurs sont nécessaires pour le développement intellectuel, affectif et langagier de l’enfant.

J.S Bruner décrit ces procédures conventionnelles, ces types particuliers de tâches où s’engage la relation de communication adulte-enfant. Ces procédures restent utiles à l’entrée en maternelle. Elles sont imbriquées et de trois ordres :

- l’action conjointe consiste à attirer l’attention de l’autre sur une activité, un objet du réel, afin d’engager un échange à leur propos

- le phénomène de coaction consiste alors à agir ensemble sur ce même objet du réel, cette même activité

- les rites d’interaction vont constituer les bases du dialogue (prendre contact, échanger, saluer, se séparer...)

Les composantes de ces règles conventionnelles doivent avoir un haut degré de probabilité, être fréquemment vécues. En revenant régulièrement, elles finissent par constituer des schémas d’action structurés, des structures d’interactions définies comme moyens d’accéder à une culture commune.

Les composantes de la communication :

- Langagières et linguistiques (lexique et syntaxe)

- Socioculturelles ou sociolinguistiques (registres de langue, rôle du locuteur dans l’échange, postures ...) : règles culturelles, normes sociales (rituels, règles de politesse, usages scolaires...)

- Composantes pragmatiques : ressources langagières mobilisées selon les enjeux de l’échange (prise de parole improvisée, préparée, selon un scénario appris, avec régulations selon l’effet produit...)

Apprendre à communiquer c’est apprendre à se comporter dans un échange selon les règles autant que de savoir mobiliser des ressources langagières adaptées à la situation.

A l’école, la capacité à entrer dans un échange et à pratiquer les règles propres aux échanges en milieu collectif est indispensable pour investir son rôle d’élève : la médiation par le langage rend possible la relation à l’autre. Elle est aussi un outil des apprentissages.

Le langage oral à l’école : deux formes à distinguer

- Le langage en situation : la parole accompagne ce que l’enfant fait

- Le langage décontextualisé prend appui sur l’évocation : il est précis, structuré pour être compris (contexte spatial et temporel, présentation des acteurs, description des objets et des actions...). Il n’est pas utilisé par tous les enfants et relève d’un apprentissage explicité. Il s’apparente au langage écrit en tant que forme produite hors contexte immédiatement vécu, comme l’écrit. Il est élaboré. Les chercheurs utilisent le terme d’"oral scriptural". Il recouvre des formes d’oral élaborées, structurées, requises par l’école et scolairement efficaces.

Ce sont les formes de l’oral scriptural qui sont visées dans le programme : "Pratiquer divers usage du langage oral : raconter, décrire, évoquer, questionner, proposer des solutions, discuter un point de vue."

Vous trouverez à la suite de cet article un document regroupant les liens informatiques vers toutes les ressources EDUSCOL liées à l’enseignement de l’oral, classées de façon à faciliter votre recherche selon trois axes : la recherche de contenus didactiques, la recherche d’informations pour faire évoluer des pratiques de classes, la recherche d’exemples de mise en oeuvre en classe.

Dans le document EDUSCOL "Jouer pour apprendre", lire page 27 à 29 , l’article : "Jeu et langage"